Journée 02 / 16 juillet – Surzur
Enregistrement [chant 1 (Marie Le Gac et Mme Mercier), 2 (Marie Le Gac et Mme Mercier), 3 (Charles Daniel), 4 (Jean Ehanno), 4 bis (Jean Ehanno), 5 (Charles Daniel et M. Mitton), 6 (Charles Daniel), 7 (Charles Daniel et M. Mitton)], notations musicales et linguistique phonétiques (correction de la main de l’abbé Falc’hun) au café tenu par Mme Le Gall de 8h30 à 12h30 et de 15h à 16h. (photos 1, 2 et 3)
Enregistrement [accordéon 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 par M. Pavec(photo 1, à gauche)], en plein air (cour du presbytère), prises de vue [des danseurs] avec caméra [séquence 1] et appareil 24-36 et 6x6 de 16h à 18h30 (cf fiches S1). (photos 4 à 18)
Entretien après le dîner avec Mme Pierre (de 20h30 à 21h30 environ) ; Elle indique les faits suivants elle rectifie l’opinion de Langlais sur les couronnes de mariées : celles qui sont données en ex-voto à la chapelle de la pointe de Penvins sont, comme les autres données à la Vierge pour en obtenir une très grande grâce (avoir un enfant en particulier ou obtenir une guérison, etc), très grandes car on se sépare difficilement de sa couronne à laquelle on tient beaucoup ; on la fait mettre sous globe mais maintenant on y fait moins attention, on ne la porte donc pas le lendemain du mariage ; certaines remontent à 10 ou 15 ans.
Au mariage on fait toujours la soupe au lait sans chapelet ; avant on la faisait ainsi : vin rouge dans pot de chambre enduit de moutarde. On fait encore la "défense de la mariée" bien que plus rarement qu’il y a 15 ans : la mariée restait dans la maison ; un groupe de jeunes gens essaye d’entrer en se faufilant par portes et fenêtres. Un autre groupe reste contre la porte défend la mariée et offre successivement plusieurs vieilles femmes au groupe adverse qui les refuse en donnant la description de la mariée véritable. Finalement ils amènent la véritable mariée et on l’amène la conduit au marié. On ne tend pas de corde en travers du chemin qu’emprunte le cortège, car c’est considéré comme une offense : "on ne le fait que s’il y a une haine" entre l’une ou l’autre famille. Plus de chahut pour les veufs depuis très longtemps.
A la noce de Mme Pierre il y a 15 ans il était encore d’usage que les nouveaux mariés n’habitent pas sous le même toit la première nuit : la mariée restait chez sa mère et le lendemain elle se rendait avec toute la noce à un grand service pour les morts des deux familles ; elle mettait pour cette occasion un tablier noir, un châle blanc de mariage et une coiffe alors que la veille elle portait sa couronne, un châle et un tablier blanc. Après le service, elle reprend la tenue de la veille et toute la noce assiste aux réjouissances ; le soir de ce deuxième jour les mariés partent ensemble (note 2).
Actuellement, on veille les morts avec les morts sont veillés par des prieuses professionnelles dont Mme Bigot dite "Menon bihan", impotente et Mme Le Clainche, laveuse ; des femmes pour les défuntes et des hommes pour les défunts. On ensevelit également avec ensevelisseur et ensevelisseuse professionnels : Mme Le Brec’h sœur de Mme Bigot, Mme veuve Loarec, M. Boulho sacristain. Même si l’on préfère faire soi-même la toilette de ses parents on paye l’ensevelisseur qui ne fait qu’assister à l’opération ; mais on le fait car on ne veut pas se faire remarquer et se faire traiter avec mépris.
- Le matin à la messe nous avons remarqué :
1°/ annonces faites en chaire par le recteur en breton et les plus importantes répétées en français ; 2°/ après l’évangile le vicaire monte en chaire et chante en breton des cantiques dont les refrains sont repris en cœur par toute l’assemblée. Ce vicaire est de Lorient et ne sait pas le breton malgré tout il chante et prêche en breton sans comprendre ce qu’il dit - 3°/ la sortie : les hommes sortent les premiers et le femmes attendent pour ne pas se mêler à eux.
Le soir à 22 h, sommes allées visite au presbytère où M. le Recteur nous a parlé parle de N.D. de Quelven à Guern ; sa cuisinière, Marie-Josèphe Dacquay nous a chanté une chanson qui a été notée musicalement.
NOTE 2 de l’addendum au journal de route (qui comprend, pour les lieux où la mission s’est rendue et au fur et à mesure qu’ils sont traités dans le journal de route, les réponses aux questionnaires qui avaient été lancés avant le départ de la mission et en vue de l’établissement de son itinéraire).
2 – Ces renseignements et ceux qui les complètent sont à rapprocher de ceux ayant trait à Plogonnec (Finistère) et ses environs. Le mariage a lieu le mardi ; on y fait la soupe au lait avec chapelet de pain de seigle ; le troisième jour (le jeudi) ; on procède au déménagement des meubles de la mariée ; une lutte s’organise à l’entrée de la nouvelle demeure pour empêcher la mariée d’y entrer : ne passent que ceux "qui ont ce qu’il faut pour régaler".